Histoire de l'innovation - La clause ayant propulsé Microsoft

1980 est une année charnière dans le monde de l'informatique : IBM est le leader incontesté du secteur, Microsoft est une start-up pratiquement inconnue et le programmeur Tim Paterson travaille encore pour Seattle Computer Products (pour qui il vient d'écrire le système d'exploitation 86-DOS).

IBM lance Project Chess, le projet précurseur de l'entreprise dans le monde de l'informatique personnelle, mais il demeure difficile et complexe à développer.

Le 6 novembre 1980 un certain Bill Gates, à la tête d'une petite entreprise appelée Microsoft, signe un accord secret pour fournir un système d'exploitation à IBM. Le seul problème ? Microsoft n'en a pas à vendre. Bill Gates pense que 86-DOS correspond parfaitement au projet. Il achète à Tim Paterson la 86-DOS 1.10, pour un prix fixe de 75 000 $ en tant que fabricant d'équipement d'origine, et le renomme MS-DOS. Il économise ainsi au moins un an en recherche et développement. Le système d'exploitation devient la propriété de Microsoft, qu'il concède ensuite sous licence à IBM (sous la forme de PC-DOS). Lorsque Paterson affine le système pour répondre aux besoins d'IBM, cela entraîne une vague de développement de onze mois. Il l'achève en juillet, un mois avant le lancement du PC d'IBM.

Le contrat de Microsoft pour la création de MS-DOS joue ainsi un rôle central dans la transformation de cette petite start-up dans le titan que nous connaissons aujourd'hui. Cette stratégie est un véritable tour de force de la part de Microsoft. IBM pense avoir acquis l'exclusivité des droits MS-DOS, mais Microsoft a inclus une clause lui permettant de vendre le système d'exploitation à d'autres entreprises.

Cette clause a changé le cours de l'histoire de la technologie, permettant à Microsoft de dominer l'ère PC. En moins d'un an, cette dernière a concédé des licences MS-DOS à 70 autres sociétés. Sans cette clause dans un contrat majeur, l'histoire du PC et, par conséquent, du secteur technologique tel que nous le connaissons aujourd'hui, aurait pu être très différente.

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